28 septembre 2008

Encre blanche

Saleté de page blanche !!!


Non, je ne suis pas aussi croyez que vous le fatigué !

(trop de boulot cette semaine, le blog sera mis à jour deux fois la semaine prochaine, si je survis)

"L'inspiration ne vient pas toute seule, il faut lui courir après avec une massue."
Jack London

19 septembre 2008

Cyberpunk


Je connaissais et appréciais depuis longtemps le petit côté piquant qui sous-tend toutes les productions Pixar, cette petite étincelle de satire insolente qui ne demande qu’à allumer un brasier dans nos crânes réceptifs. Mais là, franchement, je n’en suis pas revenu : Wall-E est allé beaucoup plus loin que tous ses prédécesseurs.
De quoi comment qu’est-ce qu’il dit il est dingue ? Wall-E ? Subversif ? Le gentil petit robot tout mignon, maladroit, pataud et terriblement touchant ? Mais non, c’est un divertissement innocent pour les petits et grands enfants.
Ben non, je vous assure, Wall-E est de loin le Pixar le plus subversif à ce jour, une vraie incitation à la révolte.




« Ça parle d’écologie ». Oui, mais pas l’écologie à la mode, celle des Yann Arthus-Bertrand et autres Nicolas Hulot qui nous expliquent qu’on va tous mourir bientôt parce que les humains sont des créatures épouvantables qui ne respectent rien.
Plaçons le contexte : nous sommes au 28e siècle et la terre est un gigantesque dépotoir. C’est complètement invivable et d’ailleurs plus personne n’y vit, à part les robots de compression de déchets de modèle Wall-E. L’humanité a valeureusement pris la fuite dans un grand vaisseau de tourisme et le dernier Wall-E, brave petit robot, nettoie inlassablement un petit bout de planète chaque jour.
« Ah, alors, ça parle bien d’écologie ! ». Certes, mais le message du film est plutôt : arrêtez d’avoir peur de tout et n’importe quoi, c’est peut-être pas nickel mais on y survivra, l’apocalypse n’est pas dans nos poubelles. Voila en quoi Wall-E est un film, peut-être pas anti-écolo, mais contre-écolo en tout cas.


« Il est gentil tout plein ce petit robot ». Oui, complètement, et c’est malgré lui qu’il devient un emblème de chaos, mais n’empêche qu’il fout le bocson. Le vaisseau dans lequel l’humanité a fui suit une mécanique routinière bien huilée et franchement ennuyeuse mais les humains, en bon poulets de batterie qu’ils savent si bien être, trouve cette monotonie rassurante. Car c’est bien de sécurité qu’il s’agit. Pas un pet de travers, il ne se passe rien de mal et pour cause : il ne se passe rien.



Et puis derrière le décor, il y a une bande de robots qu’on qualifie de « défectueux », dont le comportement ne correspond pas à leur fonction initiale, et qu’on enferme (bah oui ils font peur aux moutons). Wall-E lui-même est défectueux, puisqu’en parallèle de son opération de nettoyage il collectionne les objets qui titillent son imagination de gosse mécanique. Sauf qu’à l’inverse des autres « défectueux » Wall-E a toujours été libre, tout seul sur sa petite planète. Du coup il communique sa capacité à la pensée latérale, notamment à sa copine Eve (la furie caractérielle qui est gaulée comme un iPod), et sa liberté inaliénable, à tous les robots rejetés par la société.

Et ce joyeux petit monde va s’employer à semer le désordre un peu partout dans un seul objectif : que les humains sortent enfin de leur torpeur.Le message de Wall-E ? « N’écoutez pas les discours sécurisants qui vous poussent à avoir peur de tout… et foutez-moi un peu le bordel ». Finalement je rejoins l’avis général sur un point : ce film est parfait pour les enfants !


« Deux dangers ne cessent de menacer le monde : l’ordre et le désordre. »
Paul Valéry

11 septembre 2008

Adaptation collatérale

L’adaptation cinématographique est un sujet complexe et passionnant, et j’y consacrerai certainement un nombre conséquent d’articles. Le travail d’adaptation n’est pas celui d’un copiste qui se contente de transposer, tel quel, chaque élément d’un récit littéraire.
Parce que le média est différent, le récit est lui aussi profondément altéré par le processus d’adaptation.

Un certain nombre de lecteurs/spectateurs sont déçus dès lors que la version cinématographique de leur livre préféré dévie de l’œuvre originale. C’est bien dommage parce que, finalement, le secret d’une adaptation réussie ne passe pas forcément par la fidélité à la matière narrative, mais plutôt par la retranscription d’un message, une ambiance, un état d’esprit.

L’écrivain qui m’a le plus marqué est sans doute Philip K. Dick et, malgré le nombre substantiel de ses œuvres qui ont été portées à l’écran, l’essence de son œuvre est presque toujours passée à la trappe.
Les héros dickiens sont des personnages perdus dans un univers qui leur est étrange et étranger. La vision unique qu’ils ont de leur environnement pèse sur leurs épaules de tout son poids et, en cela, ils sont le reflet évident de leur créateur.
Bien sûr l’œuvre de Philip Dick ne se limite pas à cela mais c’est ce genre de ressenti qui caractérise, selon moi, une adaptation réussie. L’Esprit de l’œuvre doit subsister, indépendamment du récit.

Je finirai donc sur un exemple remarquable d’adaptation de l’« Esprit K. Dick». Il s’agit d’une œuvre originale, et pourtant cette série est plus représentative de la mythologie dickienne que bon nombre de tentatives d’adaptation. Il s’agit de la série britannique Life on Mars.
Sam Tyler se fait faucher par une voiture et se réveille 30 ans plus tôt, dans les années 1970. Placé dans un environnement qui ne lui correspond pas, désespéré mais déterminé, à l’écoute du moindre signe auquel se raccrocher, portant le fardeau d’un point de vue (et donc d’une réalité) que personne d’autre ne partage, il est incontestablement un héros dickien.

Si vous ne voyez pas la vidéo : http://www.dailymotion.com/Remingtown/video/x6pvg4_life-on-mars_webcam


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« La réalité est un point de vue. » Philip K. Dick

Incipit

Bienvenue sur Remingtown !


Inspiré par mon pote Pico qui sévit sur Labouata, l’idée d’écrire un blog me trotte dans la tête depuis quelques temps. Pour être honnête j’étais bourré de préjugés vis-à-vis des blogs, et je ne trouvais pas de créneau pour moi entre les skyblogs écrits-griffonnés-vomis dont la seule vue me causait de vives douleurs à l’orthographe, et les journaux intimes remplis de détails peut-être truculents et sans doute véridiques, mais qui m’en touchent une sans faire bouger l’autre.


Seulement voilà je me suis rendu compte que j’avais tort et que, finalement, quand on écrit des trucs intéressants et/ou intelligents dans un blog, le lecteur en est forcément intéressé et/ou intelligé (si si, intelligé, c’est dans MON dictionnaire). Alors j’ai choisi ce support pour déverser les commentaires qui me viennent vis-à-vis de tel ou tel scénario qui m’aura particulièrement plus (ou pas), de telle ou telle problématique qu’un scénariste est susceptible de se poser (ou pas), ou de tel ou tel sujet que j’aurais jugé intéressant (ou pas) de porter à votre connaissance à tous (enfin à tous les deux quoi). Oui j’ai un stock de parenthèses à écouler, c’est important de rentabiliser sa ponctuation.


Je tiens tout de suite à préciser que je ne suis pas scénariste de profession, même si j’aspire à le devenir (enfin en ce moment je souffle plus que je n’aspire). Ce que j’écrirai sur ce blog n’engagera que moi et, si je dis n’importe quoi, j’invite les plus éclairés d’entre vous à en faire part dans les commentaires.
Les commentaires écrits en sms seront supprimés sans pitié ni préavis, et ce n’est pas la peine de me prendre pour un jambon on différencie très bien celui qui a une orthographe imparfaite d’un autre qui ne fait aucun effort et qui trouve que « le prin6pal cé kon pe lir ske jécri lol ».
Mis à part ces exceptions, tous les commentaires sont donc les bienvenus. Vous pouvez m’écrire directement à remingtown[at]gmail.com pour encouragement, proposition de mécénat, ou critique constructive et argumentée. Les messages d’insultes ou d’incultes, en revanche, sont à envoyer à balancetonspam@hotmail.com.


Je vous souhaite une bonne lecture et une bonne année 2008 (mieux vaux tard que jamais…) !


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« Rien ne fait mieux écrire que d'écrire sur ce qu'on aime. » Paul Léautaud