20 janvier 2009

Intraveineuse


Peu d’œuvres m’ont laissé une telle impression après leur projection. Je ne savais pas trop sur le moment ce que j’en avais pensé mais pendant quelques heures, après avoir quitté la salle de cinéma, j’ai eu la curieuse sensation d’être dans un autre monde.
Pour être honnête, je ne connais pas du tout le comic original de Will Eisner donc je me garderai bien d’émettre un jugement sur l’adaptation en elle-même, mais si on adhère au délire visuel et narratif de Frank Miller ce film est une vraie réussite.
Les personnages sont caricaturaux à l’extrême, les punchlines plutôt cheesy, et le grand délire visuel est parfois difficile à suivre. Personnellement je mettrai cette difficulté sur le compte d’un manque d’habitude, un peu comme les montages complètement achroniques qu’on suit aujourd’hui sans aucun problème mais qui 20 ou 30 ans auparavant auraient laissé la quasi-totalité des spectateurs perplexes, au mieux.
Quant au côté carrément kitsch dont le film est complètement imbibé, je pense qu’on y adhère ou pas, de manière totalement binaire. Personnellement j’adore. The spirit est un mélange inhabituel entre un univers de super-héros (en quelque sorte) et un polar noir tout ce qu’il y a de plus classique.

Finalement, je me rends compte que ce film m’échappe et que j’ai vraiment du mal à le juger objectivement. Le récit manque un peu de consistance alors que, à l’inverse, il est chargé de trop de personnages. De trop nombreux seconds rôles ont des caractères intéressants et on aimerait mieux les connaître mais ils sont survolés hâtivement et empiètent un peu les uns sur les autres. Pourtant, malgré ces défauts d’ordinaire rédhibitoires, je ne peux m’empêcher de me plonger totalement dans cette histoire et de me régaler de chaque minute.

Ce film aurait pu constituer un excellent pilote pour une série télé. Cela aurait donné le temps à Miller de développer un peu plus les nombreux personnages, leurs interactions souvent complexes et leurs névroses innombrables.En attendant, j’ai trouvé un film dont je ne me lasserai certainement pas, et dont le visionnage me fait complètement oublier la réalité. Après tout, c’est bien la vertu majeure des œuvres de fiction, non ?


"Les oeuvres les plus belles sont celles où il y a le moins de matière."
Gustave Flaubert

6 janvier 2009

Bonne année quand même !


"Janvier est le mois où l'on offre ses meilleurs voeux à ses amis. Les autres mois sont ceux où ils ne se réaliseront pas."
Georg Lichtenberg